Le Tai Chi Chuan

Le Tai Chi Chuan (Taiji Quan, Taichi…) est un art martial interne chinois, considéré comme la quintessence des arts martiaux chinois.  Il est basé sur les principes taoïstes du Yin et du Yang et des cinq éléments (la terre, l’air, le feu, l’eau et le métal) . Il est une synthèse de techniques d’arts martiaux chinois et de techniques de santé inspirées du daoyin (ancêtre du Qi Gong) et des théories de la médecine traditionnelle chinoise.

Il se traduit comme ceci :

  • Chuan = Boxe (donc art martial).
  • Tai Chi = le faîte suprême, terme emprunté au Taoïsme  (ce qu’il y a de plus élevé, de plus complet, d’où tout va commencer).

On parle aussi de boxe de l’ombre dans laquelle, comme dans la vie, le principal adversaire n’est souvent que… soi-même (notre ombre, notre stress, notre énergie, notre perception, notre gestion interne). Tout pratiquant d’art martial rencontre un jour cette évidence.

Son origine demeure difficile à déterminer. Toutefois, la légende l’accorde à Zhang Sanfeng, un moine bouddhiste chinois du XIV siècle : il aurait décidé d’appliquer la philosophie Yin-Yang aux arts martiaux chinois. Il y introduit  une nouvelle notion de « souplesse » et change la perception des arts martiaux de l’époque. Il se serait aussi inspiré d’un combat entre un oiseau et un serpent pour concevoir des enchaînements.

Cet art était transmis oralement de maître à élève, dans le plus grand secret au sein de familles de paysans. Il existe plusieurs styles, écoles : Chen, Yang, Wu, Wuhao et Sun.

Chen Wangting (1600-1680), chef de garnison sous la dynastie Ming, aurait créé le premier style de Tai chi chuan (style Chen) à partir de sa propre expérience militaire, de sa connaissance des techniques de santé (médecine chinoise), de philosophie taoïste, et de la boxe chinoise. Le style Chen est à l’origine du Tai chi chuan style Yang. Le Tai chi chuan style Wu est un descendant du Yang et le Tai chi chuan style Sun est un descendant du Yang et du Chen.

Le style Yang est actuellement le plus populaire. Il a été créé par Yang Luchan (1799-1872). Ce fut Yang ChengFu (1883-1935) qui diffusa le style et institua la pratique lente et sans force du style Yang.

Le Tai Chi englobe diverses pratiques telles que : 

  • Tui Shou et San Shou (travail à deux) à pas fixes, à pas mobiles
  • Les techniques de  Chi Na (saisies clé)
  • Les formes (Tao Lu) à mains nues et avec armes (épée, sabre, bâton, éventail,…)

Dans la pratique, en tant qu’art martial interne, le Tai Chi met l’accent sur la concentration, l’intention, la détente tant physique que mentale, la fluidité, la lenteur, la souplesse et l’harmonie.  Même si on le pouvait on ne se bat pas contre quelqu’un mais on apprend à contrôler les mouvements du corps, on veille à ce que lorsque l’extérieur évolue, l’intérieur évolue également. C’est une recherche perpétuelle du mouvement et de l’attitude juste.

Chacun travaille avec ses potentialités, sa morphologie, sa personnalité. Il y a peu d’obstacles à la pratique du Tai Chi. Il est possible de le pratiquer jusqu’à un âge avancé. Il s’adresse à toutes les personnes désireuses de pratiquer un sport en douceur qui mobilise l’ensemble du corps, il renforce les muscles des jambes, la stabilité et l’équilibre. Il permet de se connecter à nos sensations profondes et ainsi de mieux se connaître et pouvoir se détendre plus profondément tout en ayant une capacité dynamisante.

Dans une même pratique le Tai Chi réunit des exercices de souplesse, de tonification musculaire, de coordination motrice, d’intégration posturale, de relaxation, de respiration et méditation. Bien qu’il soit originellement un art martial, dans la pratique des formes, il est vu de l’extérieur comme une gymnastique énergétique globale qui consiste à réaliser un ensemble de mouvements continus et circulaires exécutés avec lenteur et précision dans un ordre préétabli.

Sa douceur, respectueuse de l’anatomie et de la physiologie du corps humain, en a fait une discipline reconnue et recommandée par l’ensemble du corps médical au niveau mondial. De nombreuses études médicales ont démontré les effets bénéfiques de cette discipline notamment sur des pathologies lourdes telles que le Parkinson et l’Alzheimer.

Il améliore la densité osseuse et prévient les fractures. Il soulage et prévient les maux de dos, l’arthrose, la polyarthrite rhumatoïde et la fibromyalgie.

Tous ces aspects, intégrés de manière cohérente, se renforcent mutuellement. Ce sont les mêmes exercices qui agissent sur des douleurs articulaires, qui améliorent la confiance en soi et qui stimulent les fonctions cognitives. Nous sommes bien en présence d’une approche holistique de la santé.

Le Tai Chi a également des effets bénéfiques sur les personnes en bonne santé physique. Celles-ci constatent un mieux-être.

Par sa lenteur, il induit une détente du corps et de l’esprit qui nous aide à dénouer les blocages engendrés par les blessures de la vie, tant physiques que psychologiques. De par son approche interne, il renforce notre enracinement et nous ressource.

Une meilleure perception de notre axe et de notre Dan Tien (Dan Tian),  «le centre de gravité et d’énergie du corps », nous amènera à nous recentrer et à nous recharger en énergie.

Le Tai Chi peut donc nous apporter une meilleure qualité de vie, une connaissance plus pointue de notre être profond et une recherche d’harmonie avec notre environnement.